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Articles de presse
De nouveaux panneaux pédagogiques pour découvrir la réserve naturelle.
La fête de la nature s'est clôturée de façon agréable à la Réserve du Bout du Lac, par l'inauguration des dix nouveaux panneaux pédagogiques installés le long du sentier pour tous, avec aux côtés de ...
Le Dauphiné libéré - mai 2015
Forcalquier renferme en ses murs énormément de secrets qui constituent et portent sa singulière histoire. La commune a mis en oeuvre un circuit ludique permettant de faire découvrir au plus grand nombre les histoires et la culture qu'abrite la comtale en ses pierres.
"Les circuits du patrimoine accessibles à tous" ont pour objectif de guider habitants et visiteurs, enfants et personnes non-voyantes à travers le patrimoine bâti du centre ancien de Forcalquier. Deux parcours ont été mis en place à travers la ville.
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Haute Provence Infos - juillet 2013
Des parcours balisés jalonnent la ville pour faire découvrir son histoire.
La ville vient d'ouvrir le livre de son histoire, et comme dans les contes où les princes deviennent bergers, le maire s'est fait guide touristique. Il a entraîné à travers le centre ancien un groupe de curieux, visiteurs, habitants, élus, parmi lesquels se trouvaient Mireille Peirano, vice-présidente du Conseil régional, Pierre Ambroggiani, sous-préfet, Olivier Baussan, fondateur de l'Occitane et de nombreux responsables d'associations.
On remarquait même, dans la foule, l'historien Jean-Yves Royer qui, pour une fois, ne disait rien. Mais on savait qu'il en avait déjà beaucoup dit, et écrit, en participant à ce projet. D'ailleurs dans cette histoire, c'est peut-être lui le magicien. Pour en avoir la preuve, il suffit de s'approcher d'un des 12 pupitres de lave émaillée qui jalonnent le parcours appelé "Lectionnaire enchanté" : texte historique, synthèse en anglais, tablette tactile et une phrase ludique destinée aux plus jeunes renseignent le promeneur.
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La Provence - lundi 22 juillet 2013
La réalité viruelle permet de redécouvrir l'Histoire à Arromanches, Courseulles et Saint-Côme-de-Fresné.
Le lancement officiel de l'application s'est déroulé à Arromanches à la date symbolique du 14 juin, le jour annniversaire de la mise en service du port artificiel.
L’initiative
« Cette application multimédia invente une nouvelle forme de récit, explique Lionel Guillaume, directeur de l’innovation de l’agence vidéo Biplan. À Arromanches, il sera possible de voir le port artificiel en fonctionnement, avec les camions et les soldats qui débarquent. Depuis le centre Juno Beach de Courseulles-sur- Mer, les visiteurs pourront revivre, étape par étape, les opérations du Débarquement, entre 5 h et 7 h 25. Les Canadiens dans l’enfer de la guerre. »
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Ouest France - mardi 18 juin 2013
Tout, vous saurez tout sur le beaufort avec ce nouveau circuit de visite, dont l'une des principales motivations étaient de permettre l'accès à tous, via les ascenseurs notamment, mais aussi avec des animations sensorielles qui séduiront par exemple les non-voyants..
Chants des sonnailles et témoignages d'agriculteur, odeur de petit-lait et bancs recouvert de peaux de vaches tannées, pierres venues du sous-sol et fleurs des alpages... Le nouveau circuit de visite de la coopérative laitière de Beaufort donne envie ! Envie de savourer du beaufort, bien sûr, mais aussi de se plonger dans l'histoire du fromage et de ses alpages, jusque dans les sédiments de la mer alpine qui en sont à l'origine.
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Savoie - jeudi 17 mai 2012
Elles permettent au public non et malvoyant d'accéder à la culture. D'autres tableaux suivront.
Quel lien existe-t-il entre "Bateau transatlantique débarquant des moutons", peint par Théodore Jourdan, et "Napoléon en tenue de sacre", un portrait exécuté par Louis Girodet ?
Ce sont les deux premières oeuvres tactiles dont vient de se doter le musée de l'Empéri. Un travail long de plusieurs mois, mené en collaboration avec l'association Valentin-Haüy, dont Denise Quéré est la représentante locale. Elles ont été inaugurées samedi après-midi. "Nous avons tenu à ce qu'un tableau de la collection Théodore-Jourdan et un de l'Empéri soient adaptés pour le public non et mal voyant", révèle Guy Bonvicini. En septembre, une première ébauche des deux oeuvres tactiles avait été testées et les remarques des trois déficients visuels ont permis d'obtenir un résultat époustouflant. Une dizaine de non et malvoyants sont présents pour ce rendez-vous culturel. "Ces deux premiers tableaux en appellent d'autres, certifie le maire, étonné par ces reproductions infidèles en relief. Ainsi vous regardez avec les doigts."
La Provence - 19 décembre 2011
A l’heure où la Mise au tombeau du Véronèse fait l’objet d’un traitement de restauration, la médiation culturelle développe un programme en faveur des différents publics du musée. Cet automne, la peinture devient tactile et les visiteurs, experts en restauration d’art. Après l’accueil du public en situation de handicap auditif, le musée se soucie à présent des personnes en situation de handicap visuel et profite de la restauration du tableau pour engager un travail sur le long terme auprès de ce public : un travail qui – par sa dimension tactile – bénéficiera à tous les visiteurs.
MAH Genève - Novembre 2011
Visitez une vraie curiosité dès le 8 octobre à la médiathèque du Val d'Europe : le cabinet des livres singuliers, un lieu d'exposition permanent accessible à tous (sur rendez-vous). La scénographie est signée Maud Dupuis, qui a déjà mis en scène plusieurs collections d'ouvrages du réseau des médiathèques.
SAN Val d'Europe N°76 - octobre 2011
Le musée de l'Empéri proposera en décembre cette nouveauté en direction de ce public
Comment aider les déficients visuels à accéder à l'art? Une question complexe, dont la résolution avance chaque jour. L'antenne salonaise de l'association Valentin-Haüy oeuvre depuis quelques mois en ce sens. Ces membres, mal ou non-voyants, avaient déjà découvert la collection Théodore-Jourdan, en octobre dernier.
Jean-Louis Riccioli, conservateur du musée de l'Empéri, avait alors adapté la visite pour ces hôtes peu communs et leur permettre d'apprécier à leur manière les tableaux. Le musée va encore plus loin.
La semaine dernière, trois mal-voyants sont venus "tester" le projet mené par l'Empéri: Denise, Annie et Christophe, qui s'initiait pour la première fois aux tableaux tactiles. Deux oeuvres, une de la collection Théodore-Jourdan et une de l'Empéri ont été sélectionnées.
La Provence - 16 septembre 2011
L’agence de design sensoriel a été chargée par le Parc national des Pyrénées d’aménager deux sentiers de randonnées dans le Val d’Azun (65) pour les handicapés. L’agence a ainsi mis en place différents dispositifs tactiles et auditifs pour permettre aux non-voyants et malentendants d’accéder aux sentiers. Elle a aménagé tout au long des parcours 12 panneaux en relief et en braille qui décrivent la faune et la flore environnantes. Un commentaire audio à amplificateur sonore est téléchargeable sur les mobiles des randonneurs.
Ce n’est pas la première fois que Polymorphe Design aménage des sentiers pour des parcs. Cet été, elle a conçu deux panneaux en relief et en braille sur le sentier du Lauzanier (Mercantour).
Accessibilité.
Spécialisée dans le handicap, la petite agence de design propose aux institutions, musées et autres scénographes d’adapter leurs événements aux publics handicapés par la mise en place d’outils tactiles, auditifs et olfactifs. Elle vient de reproduire des peintures et maquettes en 3D pour les non-voyants au musée du Valais en Suisse.
InterMédia Hebdo I n° 1 095 I 06 octobre 2010
L’Opéra, aussi pour les malvoyants
C’est avec leurs mains qu’ils voient. Faith, Aurélie et Samba, trois jeunes aveugles de l’institut médico-professionnel Valentin-Haüy à Chilly Mazarin, étaient en visite à l’opéra de Massy pour tester des maquettes intérieure et extérieure de la structure culturelle. «Notre souhait est de démocratiser la culture. Ces personnes aussi ont le droit de venir assister à des spectacles», explique Marjorie Piquette, responsable de l’animation culturelle.
La première leur permet de comprendre comment est fait le bâtiment, avec une sorte de puzzle démontable représentant les différentes parties de l’édifice, et la seconde reproduit, comme dans une maison de poupée, la salle de spectacle avec toutes ses installations : la régie, les gradins, le plafonnier, la fosse, la scène, la machinerie, les coulisses, etc. «C’est très émouvant parce que cette réalisation, pourtant simple, permet à des malvoyants de comprendre la magie de notre métier et ses techniques alors que même les initiés ne connaissent pas toujours ce qu’il y a derrière le décor», réagit Jack-Henri Soumère, directeur de l’Opéra.
De leurs doigts, ils explorent les profondeurs de l’Opéra avec un plaisir non feint. Ils évoluent, tâtent, touchent comme s’ils parcouraient la maquette des yeux. «Nous avons l’habitude de travailler avec des modèles réduits, parfois de quartiers entiers, pour appréhender les déplacements. C’est une bonne manière de s’approprier un établissement pour avoir moins peur d’y aller, accompagné ou seul, puisque l’objectif est aussi d’atteindre l’autonomie», indique Philippe Ducarne, chef de service à l’institut Valentin-Haüy. Pleins de bonnes critiques, Faith, Aurélie et Samba sont forces de propositions pour améliorer les futures maquettes.
Une réalisation en bois par le lycée G. Eiffel
En effet, celles présentées, en carton, ne sont que des ébauches puisque les vraies sont réalisées par la section menuiserie du lycée professionnel Gustave Eiffel. Un challenge pour les élèves qui doivent aussi gérer en même temps examens et périodes de stage. Pour le professeur de la classe, «ce sera difficile et compliqué, avec certainement des parties que je devrais faire seul, mais cela leur apportera forcément beaucoup.»
Carine Cure Boulay - Le Républicain - 01/04/10
Les non-voyants découvrent l’Opéra
grâce à une maquette
L’opéra de Massy transformé en maison de poupée. Hier matin, ce grand bâtiment a été l’objet de toutes les attentions, mais dans sa version…réduite. L’opéra présentait en effet une maquette des lieux à des élèves non-voyants de l’Institut médico-professionnel Valentin-Haüy, un institut spécialisé basé à Chilly-Mazarin. Objectif : recueillir leurs remarques avant la réalisation de la maquette finale de l’opéra, dont la construction va démarrer cette semaine par les élèves du lycée professionnel Gustave Eiffel de Massy. Cette version réduite de l’Opéra devra permettre aux non-voyants de mieux appréhender le lieu, de comprendre son fonctionnement compliqué grâce à des maquettes en volumes ou en coupe.
« C’est important pour nous de nous ouvrir à d’autres publics, un opéra ce n’est pas que l’accueil de spectateurs. Cette maquette va permettre aux non-voyants de comprendre la magie de notre métier ! » s’enthousiasme Jack-Henri Soumère, le directeur de l’opéra. Faith, Aurélie et Samba découvrent chacun à leur tour les gradins, la fosse, la scène, les poulies et les rideaux…
« Il faudrait mettre quelques fauteuils ici, sinon on confond les gradins avec un escalier, et puis quelques mots en braille », estime Samba, 16 ans. La designeuse prend des notes. Faith, elle, est ébahie.
« Ce petit trou, c’est l’entrée des spectateurs », lui explique Maud Dupuis, la designeuse. « Ouah, c’est grand ! C’est impressionnant, comment vous avez fait ? » sourit la jeune fille. La maquette sera présentée lors des Journées du Patrimoine, en septembre.
Louise Colcombet L’Essonne du 26/03/10
Design plus Magazine n°34 Novembre 2009
Accessibilité handicap
Polymorphe Design pour le musée Michelin
L'idée de concevoir des lieux accessibles aux différents handicapés est là, encore faut-il en avoir la volonté. Une exigence d'autant plus forte pour un musée dont la mission est de faire passer de l'information au travers d'imagees, de sons, de formes. L'accès physique au lieu est une chose, l'accès aux informations par des malvoyants et aveugles, des malentendants, des handicapés moteurs en est une autre. Cette volonté de rendre accessible a aussi un coût supplémentaire. Raison de plus pour trouver des solutions intelligentes, qui mutualisent les ressources utilisées et font un même musée pour tous.
Michelin pour son musée a collaboré avec Polymorphe Design avec un objectif : tout handicapé doit trouver son chemin : par la signalisation au sol en relief, par des guides audio (avec assistance discrète pour les malentendants), des expériences tactiles et même odorantes pour sentir l'arbre à caoutchouc.
Un parcours multisensoriel qui a une cohérence globale par la prise en compte de ces exigences assez tôt dans le projet et au cours de la réalisation. Même le site internet du musée fait état des possibilité ouvertes aux handicapés. Un effort remarquable pour une réalisation privée qui est candidate au label Tourisme et Handicap. Au passage les "valides" profitent aussi : les enfants apprécient les gros caractères et les textes courts.
DesignPlus Magazine, Novembre 2009.
Une ville 100% accessible ? Difficile à imaginer dès 2015. Même pour Daniel Jacquet, vice-président national des Aveugles de France.
À la tête de l’association Gaipar (groupement action, insertion, promotion aveugles et amblyopes de la région Auvergne), Daniel Jacquet siège dans plusieurs commissions d’accessibilité : Clermont, Chamalières, Cournon… Depuis quelques années, il tient le même discours : « Je ne suis pas un jusqu’au-boutiste. Que cela nous plaise ou non, nous avons près de 30 ans de retard sur les pays scandinaves. Les villes, grandes ou petites, ne pourront pas tout rendre accessible en cinq ans ». Question de budget. « Ce qu’il faut faire, c’est une application intelligente de la loi. Il faut tenir compte des contraintes du terrain »
Exemples : « Le maire de Chamalières avait envisagé de construire un ascenseur vitré, l’architecte des Bâtiments de France a opposé son veto. La solution réaliste a donc consisté à programmer l’aménagement de locaux de plain-pied situé à gauche de la mairie. C’est là que seront regroupés les services accueillant le public. Toujours à Chamalières, il aurait fallu investir… 800.000 euros pour rendre la Maison des associations accessibles ; je leur ai proposé de ne rendre accessible que le rez-de-chaussée et d’utiliser l’argent sur d’autres sites. Prenez la place Sugny à Clermont-Ferrand. Elle sera toujours inaccessible à un fauteuil roulant. On ne va pas raser la butte de la vieille ville ! ».
Pour les bâtiments neufs en revanche, « tout doit être accessible ! ». Et Daniel Jacquet cite en exemple les locaux de l’Aventure Michelin : « C’est tellement bien fait, qu’un non-voyant peu visiter l’exposition tout seul ».
(Photo Hall d’Accueil Aventure Michelin.) Commentaire :
Exemplaire. L’Aventure Michelin a été conçue pour être accessible aux personnes handicapées. Audiophone, bandes de guidage…
La Montagne Puy-de-Dôme, Mardi 16 juin 2009.
Depuis l'ouverture du pavillon, le Syndicat Mixte s'attache à renouveler le contenu de ses outils d'information et à les rendre accessibles au plus grand nombre. Un film retraçant les années de mise au point du projet est diffusé depuis septembre 2008. Un nouveau film dédié au barrage se prépare pour le printemps prochain, retraçant les 30 mois de sa construction.
Pour les aveugles et malvoyants, une maquette tactile a pris place au pavillon. Développée par Polymorphe Design avec l'appui de membres de l'Association des Aveugles et Malvoyants de la Manche, cette maquette utilise des textures et des volumes pour faire découvrir les aménagements. Les personnes souffrant de déficience visuelle, guidées par un accompagnant, peuvent ainsi mieux comprendre l'opération grâce au toucher. Cette approche complète les bandes de guidage au sol et les audioguides déjà à disposition du public.
Horaires du Pavillon :
Tous les jours jusqu'au 5 novembre 2008, de 10h à 12h30 et de 14h à 18h.
Réouverture le 7 février pour la saison 2009.
Maud Dupuis est designer. Elle est spécialisée dans le design pour les personnes handicapées, plus précisément pour répondre aux questions spécifiques de leur accès aux lieux culturels.
Entretien avec Marie Marguerite Gabillard (Centre du Design) pour Design Plus Magazine (D+M)
D+M : Avant de développer votre activité, pouvez-vous nous résumer votre parcours ?
Maud Dupuis ( MD) : J’ai d’abord étudié à l’école Camondo en archi d’intérieur pendant deux ans puis à l’ESDI toujours à Paris pour faire du design produit avec déjà la volonté de travailler sur des notions d’écologie, de handicap ou d’humanitaire (un de mes modèles est Victor Papanek).
Après mes études, j’ai travaillé, en tant que salariée, en agence de design, agence d’architecture d’intérieur, toujours sur des questions très techniques. En 98 je suis venue à Lyon pour me mettre à mon compte. Je ne me suis pas positionnée d’emblée sur du design produit, mais orientée vers les fonctionnalités Internet et le graphisme. Je me suis ensuite associée pour fonder MD Réso, une agence de communication sur les nouveaux medias qui s’est bien développée (jusqu’à 6 personnes). En 2005 j’ai suivi une formation sur l’accessibilité numérique (expert accessiweb).
En 2006, le Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation de Lyon nous a confié la mission de rendre accessible aux publics déficients visuels, mal voyants et non voyants, une exposition temporaire. Nous avons fait un travail intéressant et apprécié, sur la taille des lettres, le repérage, les couleurs, les formats des photos, des reproductions tactiles, les textes en braille sur tablettes, le système de guidage au sol ... afin que le parcours soit le même pour tout le monde !
Depuis début 2007, j’ai créé Polymorphe Design, dirigé essentiellement au bénéfice du handicap sur les lieux culturels. Comment permettre à une personne de passer un moment agréable, quel que soit son handicap ? Cela veut dire aller bien au-delà des différents niveaux de législation et touche un public bien au-delà des personnes dites handicapées.
D+M : Que voulez-vous dire par «bien au-delà du handicap» ?
MD : Aller bien au-delà des niveaux de la législation, qui scinde le handicap en quatre catégories (moteur, visuel, auditif et cognitif), c’est considérer le handicap en tant que situation. Un homme en fauteuil, ou avec des cannes, une femme avec une poussette ou un senior qui marche mal sont des personnes en situation de handicap moteur. Une personne non-francophone se trouve en situation de handicap cognitif dans un musée !
C’est envisager que l’individu peut être en situation de handicap à certains moments de sa vie (bras cassé, enfant.. senior) !
D+M : Pourquoi le culturel ?
MD : Le culturel inclut culture, tourisme, loisirs, parcs, sentiers en montagne .... Il y a un travail sur l’émotion, différent et complexe. Apporter toute l’information requise pour faciliter la déambulation dans les lieux et la compréhension de toutes les dimensions des évènements, requiert un travail fin à la fois technique et esthétique. Il faut beaucoup de rigueur et de minutie pour apporter des solutions à des questions peu courantes et avoir un processus de création organisé pour travailler avec l’usager, une approche technique bien spécifique.
C’est travailler les 5 sens pour faire passer les messages quels que soient les handicaps : rendre accessible, apporter de l’information recevable et procurer du plaisir, une expérience efficace et confortable. Dans les établissements culturels, comme souvent dans les établissements recevant du public, les normes s’arrêtent au strict nécessaire et la plupart du temps au cadre bâti. L’établissement culturel sait qu’il doit aller au-delà s’il veut offrir son accès à tous.
D+M : Comment organisez vous votre activité de designer ?
MD : Je suis organisée autour de 3 grands réseaux
• Un réseau de professionnels spécialisés. Car c’est un domaine très encadré, sensible qui touche plusieurs compétences. Pour tout ce qui est en relation avec le cadre bâti, je travaille avec des architectes, des économistes du bâtiment. Mais je travaille aussi en co-traitance avec des spécialistes comme des maquettistes. J’en utilise beaucoup pour tester et valider mes propositions avec les «utilisateurs».
• Un réseau d’usagers et d’associations. Dans ma proposition de travail, j’offre systématiquement de monter des comités de validation ad hoc, en général avec des associations locales qui ont développé des compétences et des services spécifiques. Ces comités de validations sont essentiels dans ma démarche.
• Un réseau de prestataires et de fournisseurs de produits adaptés qui travaillent la plupart du temps, par éthique et souci d’efficacité, avec des centres d’insertion dans lesquels des personnes en situation de réinsertion sociale travaillent des produits spécifiques. Travailler avec ces fabricants m’assure que ces produits ont été fabriqués par et avec des gens qui les utilisent !
D+M : Les associations de personnes handicapées collaborent-elles facilement avec vous ?
MD : Bien sûr ! Les associations ont la mission d’aider les personnes au quotidien, cela veut dire également travailler à faire évoluer les choses. Elles sont sensibles à l’ouverture au culturel et se font les relais d’information des évènements et des lieux qui se rendent accessibles auprès de leurs adhérents et de leur cible. Elles poussent leur engagement jusqu’à répertorier des fabricants de produits, de matériaux, etc.
Elles s’impliquent, car ce qui touche au quotidien est (logiquement) privilégié au détriment du culturel et du loisir. Or, dans le monde du handicap, la pratique culturelle est faible et contribue à son isolement. Les associations poussent pour aller au-delà de la législation et aident à la mise en place de nouveaux produits ou systèmes.
D+M : Et les établissements culturels ?
MD : Les établissements culturels bougent et se rendent compte que cela permet aussi de toucher au-delà du monde du handicap.
En effet, tout comme la rampe d’accès des immeubles sert aussi aux femmes avec des poussettes, un travail d’image pour des publics non lettrés, va correspondre au public enfant et au public non francophone .... une cible ou une population beaucoup plus large que le groupe de personnes handicapées initialement considéré. Ce que les architectes appellent la Haute Qualité d’Usage, concerne en fait un large public. Sans oublier aujourd’hui qu’il faut compter avec la poussée du marché des seniors fort consommateur de «culturel». De nombreux seniors sont en réelle situation de handicap multi sensoriel et eux n’ont pas appris la lecture tactile ou d’autres techniques ... !
D+M : Nous avons noté l’aspect réseau de votre organisation, y a-t-il d’autres points différenciant votre activité de designer ?
MD : J’ai une activité complète de designer qui se distingue particulièrement sur l’aspect relation avec l’usager pendant la conception et effectivement le réseau professionnels autour de moi. Je pourrai ajouter aussi la nécessité d’avoir une veille permanente spécifique.
Personne ne peut se mettre et juger d’une proposition, à la place d’une personne handicapée. Aussi, je suis obligée de faire tester et valider toutes mes propositions. J’ai développé des méthodes de test avec des spécialistes. J’assure la préparation des documents utiles, l’animation des réunions, les éléments à valider. Certaines réunions de validation peuvent être très importantes, avec 5 associations autour de la table comme pour le cas du projet Michelin (en cours). Il faut valider des choix de parcours, l’efficacité des supports, la compréhension des commentaires etc... Je passe par une phase préalable de petits prototypes qui sont des maquettes assez finalisées pour permettre au spécialiste de valider l’objet au plus près de ce qui sera fabriqué définitivement. Pour le handicap visuel, cela pose par exemple des questions d’échelle de réalisation, des questions de matériaux... le toucher est sensible.
Ces questions m’obligent par ailleurs à faire une veille permanente et large. Pour disposer rapidement des solutions, je me suis constitué une matériauthèque, je passe environ 10% de mon temps à la veille ! C’est un marché qui bouge : de plus en plus de fabricants s’y mettent et il faut être au courant. De même pour les spécialistes, mon cœur de métier est le design et je préfère travailler avec des spécialistes, en « Co traitance » pour que la chaîne des prestataires soit visible pour le client.
J’ai pris le parti de partager ces informations avec ceux qui travaillent avec moi, sur mon site Internet et dans la lettre mensuelle que j’envoie à plus de 1000 personnes. On vient me consulter pour mon fichier et mon réseau de personnes ressources. Je partage ces informations ; je pense qu’à terme, j’aurai un retour.
D+M : Après la réalisation du projet du Mont-Saint-Michel, comment se présente votre futur ?
MD : Le futur proche, c’est le projet en cours du futur musée Michelin qui ouvrira début 2009. Michelin veut obtenir pour ses 2000 m2, les labels Tourisme et Handicap toutes catégories (visuel, moteur, auditif et cognitif ). Il faut dont adapter la scénographie à tous les handicaps. Dans ce label, la notion d’autonomie de la personne est très importante. La personne doit pouvoir visiter sans aucune aide extérieure ; il y a un gros travail de signalétique pour informer et communiquer et assurer la cohérence entre les différents parcours, entre les différents supports et leur mode de lecture ..... J’aimerai aussi travailler pour des mairies pour là encore, aller au delà de la norme et contribuer toujours à améliorer l’efficacité de l’information aux personnes handicapées !
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Réalisation d'une maquette tactile à destination des publics non-voyants. Expliquer les travaux de rétablissement du caractère maritime du Mont-Saint-Michel
Des travaux sont menés dans la baie du Mont Saint Michel pour contribuer à son désensablage. Le « nouveau » barrage va stocker les limons et les sables et un système va les propulser le plus loin possible pour éviter que cela ne reste dans la baie. Plus haut, une retenue d’eau (l’anse de Moidrey) est faite pour ajouter encore de la puissance aux flots du barrage, afin qu’un maximum d’eau propulse ces limons au plus loin. Les travaux doivent aussi contribuer à l’amélioration du fonctionnement global du Mont, dont la régulation du trafic des touristes (aujourd’hui concentré sur une plage horaire réduite et sur un parking « sauvage »).
La maquette tactile doit montrer le principe et les infrastructures, de façon compréhensible pour tous les publics. Couleurs contrastées, matériaux différents pour illustrer l’eau calme (lisse) les vagues (ondulé) ou mêlée au sable (granuleux), herbus en éponges Spontex, légendes en gros caractères et braille, innovation avec le le spécialiste du marquage braille et relief, travail de proportions pour percevoir l’esplanade, les piles et les vannes du barrage... : donner un maximum d’effet démonstratif et comprendre le système de pivot des vannes.
Pour déterminer le parcours, je travaille avec une personne ressource non voyante (AAMM), un atelier de maquette (Fau) et un spécialiste du marquage braille (Tom’s). «J’utilise des supports maquettes pour qu’ils puissent se rendre compte et que nous puissions échanger ». Ce travail de dimensionnement et de proportions pour permettre la sensation et la compréhension du phénomène est essentiel, tout comme la question de textures, pour permettre au visiteur non voyant de se rendre compte des différents bâtiments, sentir la différence entre le pont et la route ....etc. La discussion s’engage : « ce serait mieux si je pouvais sentir le toit ....si je pouvais passer mes doigts entre les vannes pour me rendre compte .... »
Le projet d’information du Mont Saint Michel, c’est un peu plus de 3 mois de conception –réalisation pour une pièce unique livrée en juillet 08.
Maud Dupuis travaille sur la sensorialité des outils de communication.
Parce que l'information doit être partagée par tous, Maud Dupuis optimise les supports de communication des lieux culturels.
Maud Dupuis, jeune designer, était il y a encore peu de temps associée de l'agence de communication mdréso (voir JDE n°1, janvier 2007) et avait dans ce cadre-là développé un projet de scénographie pour une exposition du musée de la Résistance de Lyon. "Nous nous sommes rendu compte qu'il était difficile de faire cohabiter les deux activités, explique-t-elle. Alors j'ai décidé de créer Polymorphe Design en avril 2007 pour me consacrer pleinement à cette activité."
Ses domaines de prédilection sont les musées, les parcs et jardins, les sentiers extérieurs et plus globalement tous les lieux culturels. "Il est difficile de qualifier mon métier, avoue-t-elle. J'interviens pour le compte de musées, par exemple, pour rendre l'ensemble de l'exposition accessible à tous." Et la tâche est vaste : textes en braille, audioguides, chemins sensoriels, parcours accessibles aux fauteuils ou aux poussettes, éléments sonores...
Maud Dupuis s'appuie sur un réseau de professionnels pour rendre l'information accessible à tous. "Les techniques sont nombreuses, explique-t-elle. Je procède d'abord à un audit des outils existants et propose les solutions à mettre en place pour que les malvoyants, les sourds, les handicapés... puissent eux aussi profiter d'un lieu culturel." Valide, Maud Dupuis est proche d'associations de personnes handicapées pour acter ses choix techniques.
Une loi de 2005 pour levier.
Outre les lieux, la jeune entreprise intervient dans le domaine du multimédia. "J'ai une formation d'expert Accessiweb, explique Maud Dupuis. Je propose ainsi mon expertise aux entreprises pour vérifier que leurs sites internet sont "visibles" par tous. Cela passe par la validation des contrastes pour les malvoyants, le sous-titrage des films pour les sourds, la synthèse vocale..." Une loi de 2005 oblige tous les organismes publics à rendre leurs sites web accessibles. Alors que le décret d'application n'est pas encore sorti, Maud Dupuis est prête à répondre à cette demande. Aujourd'hui elle est seule à la tête de Polymorphe Design mais se veut une "rassembleuse" de compétences pour permettre une diffusion large des informations.
Contact : 04.78.66.08.72
www.polymorphe-design.fr
Rendre les contenus que l'on diffuse sur internet lisibles par le plus grand nombre n'est pas très difficile. Pourtant, bien peu d'éditeurs de contenus prennent cette évidence en compte.
Si vous n'avez jamais eu le moindre problème pour consulter un site internet, vous appartenez à la catégorie des internautes chanceux. Si, en revanche, vous utilisez un Mac, un système d'exploitation Linux ou encore un autre navigateur qu'Internet Explorer, vous avez certainement déjà croisé quelques "bugs" sur votre route. Caractères illisibles, fonctions inopérantes, les aléas sont nombreux. Si vous avez une mauvaise vue, sans parler d'être mal ou non-voyant, consulter sans heurts la majorité des sites internet n'est pas chose aisée.
Les réticences des concepteurs et éditeurs sont à la hauteur du retard pris.
Ne pas pouvoir profiter pleinement d'un site internet, cela veut dire, tout simplement, que l'on est face à un problème d'accessibilité. Au même titre qu'un bâtiment doit être accessible avec un fauteuil, un site internet doit être consultable, que l'on soit déficient visuel ou utilisateur d'un logiciel moins répandu. "Le problème, aujourd'hui, c'est qu'une loi a été votée pour imposer, au moins aux services publics, de mettre en ligne des sites qui répondent aux critères d'accessibilité. Mais on attend encore les décrets d'application", regrette Maud DUPUIS, qui fait de ces problèmes le coeur de son métier. En charge de ces questions au sein de la société MD-Réso, qu'elle avait co-fondée en 2001, elle a créé, en avril de cette année Polymorphe Design, une entreprise presque exclusivement centrée sur le conseil en accessibilité des sites internet. Les contrats potentiels ne manquent pas, la très grande majorité des sites n'étant pas programmés pour être consultés par tous les internautes. Mais les réticences des concepteurs et éditeurs sont à la hauteur du retard pris : "Les gens pensent que se plier à ces règles va rendre leur site moche ou que cela va coûter une fortune. En réalité ce n'est pas du tout le cas", plaide Maud DUPUIS. Concrètement, les opérations à réaliser par les concepteurs des sites internet ne sont pas insurmontables. Cela passe notamment par le respect des recommandations du Web consortium, organisme international indépendant qui définit, pour faire simple, la "grammaire" des sites internet.
C'est également une question de bon sens : ne pas mettre du texte écrit en blanc sur fond bleu clair, des menus qui clignotent partout ou pire, des informations importantes disponibles uniquement via un enregistrement sonore.
Maud DUPUIS a fait de l'accessibilité des sites internet son coeur de métier. Elle conseille les créateurs de sites pour les aider à rendre leurs pages lisibles par tous. C'est rarement le cas et c'est d'autant plus dommageable que ceux qui sont ainsi tenus à l'écart de certains contenus ont parfois besoin d'internet pour sortir de leur dépendance.
J.-Ph. Vigouroux
jpvigouroux@leprogres.fr
Le design graphique au service du handicap.
Le Centre a « traduit tactilement » une exposition photographique sur « Lyon en guerre » afin de la rendre plus accessible aux déficients visuels.
Pourquoi les déficients visuels ne pourraient-ils pas avoir la satisfaction de visiter les expositions et les musées comme tout le monde ? C’est précisément en prenant en compte leur handicap que le Centre d’histoire de la déportation et de la résistance de Lyon qui est labellisé « Tourisme et handicap » depuis trois ans a lancé une expérience innovante à l’occasion de l’exposition « Photographier Lyon en guerre » réalisée à partir des photos d’Emile Rougé.
Comme le braille ne résout pas tous les problèmes, il fallait imaginer un parcours tactile et sensoriel qui aide les déficients visuels à accéder aux différents aspects culturels de l’exposition tant au niveau des photos que des textes.
Dans ce but le Centre dirigé par Isabelle Rivé a travaillé en étroite relation avec Maud DUPUIS. À la suite d’un premier travail de synthèse et de sélection des photos qui a permis de réduire le volume des informations à traiter, les deux partenaires ont mis en oeuvre toute une batterie de techniques permettant de « traduire » le contenu culturel de l’exposition. Exemple : l’utilisation de techniques de numérisation d’images et de gravure tactile modelée a permis de transposer plusieurs photos « noir et blanc » sur des plaques en relief.
L’agence a ainsi réalisé 15 plaques en relief de 21 centimètres de côté. « En touchant ces plaques, les visiteurs peuvent revivre les scènes d’époque. La précision est grande puisque qu’ils peuvent identifier la tenue que portaient les soldats ». L’utilisation de procédés à base de polymère translucide gravé à l’eau, a permis de restituer diverses scènes. L’agence a aussi conçu toute une série de codes graphiques et un audio-guide qui aide les déficients à comprendre ce qu’ils touchent. Les responsables de l’agence lyonnaise misent sur cette première référence pour se développer dans le domaine de l’accessibilité culturelle : « Nous voulons aider le plus grand nombre à accéder à la culture. À l’ère du multimédia, l’outil informatique et les autres supports de communication en général ne doivent pas constituer un frein pour l’information des déficients visuels, des personnes âgées et des personnes handicapées ».